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Guy Allix, poète
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3 mai 2020

L'amour, ce malentendu

L'amour, ce malentendu

 

Lu, hier, cet aphorisme si lucide de mon amie Marie-Josée Christien dans un recueil d'aphorismes qu'elle prépare :

"Ils croient vivre l'amour, alors qu'ils n'assouvissent que leur besoin de posséder."

Oui, c'est bien cela, ce malentendu fondamental, quand, au nom d'un soi-disant amour, on ne fait qu'aliéner l'autre, le réifier. C'est cette perversité fondamentale, cette injure à l'amour même et qui fait que l'être "aimé" n'est que possédé, oui, et souvent dans tous les sens du terme.

"Je t'aime donc je t'abîme. Je te tue aux autres. Je te tue à toi-même. Je te veux fidèle à moi et je te veux infidèle à toi. Tu ne seras plus que dans la démission de toi-même." : ainsi se dit l'amour chez celles et ceux qui ont choisi l'avoir contre l'être. C'est le mal dit, la maladie, d'une société marchande, consumériste. En un mot capitaliste. La société des singes chantée par le grand Jacques :

"Avant eux l'homme était un prince
La femme une princesse l'amour une province
Mais ils sont arrivés le prince est un mendiant
La province se meurt la princesse se vend
Car ils ont inventé l'amour qui est un péché
L'amour qui est une affaire le marché aux pucelles
Le droit de courte-cuisse et les mères maquerelles
Et c'est depuis lors qu'ils sont civilisés
Les singes les singes les singes de mon quartier
Les singes les singes les singes de mon quartier"

Avec cet "amour"-là, ce marché aux esclaves, se finit "Le joli temps des coudées franches." (Brassens, Le père Noël et la petie fille). Le joli temps de la réalisation de soi.

Et même les enfants de cet "amour" sont alors aliénés et instrumentalisés. Sacrifiés. Eux aussi appartiennent à celle ou celui qui ne sait que haïr.

Et quand on a été victime de cette haine, de ce mensonge extrême, quand on a été ainsi méprisé, on a beau avoir tourné la page, la dévastation est toujours là. 

On ne reconstruit pas un champ de ruines, jamais.

Avoir tué l'amour est peut-être un des plus grands crimes de cette société.

En tout cas le plus symbolique.

  

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