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Guy Allix, poète
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Le poème est mon seul courage

Guy Allix

Le poème est mon seul courage
Editions Le Nouvel athanor

Préface de Jean-Luc Maxence

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Préface

 

Il y a trente ans, je recevais, à Paris, dans mon vieil appartement de l’avenue d’Italie, au cinquième étage sans ascenseur,  Guy Allix. Il avait vingt-et-un ans, et moi, à peinedavantage. Il venait de Bretagne. en antique vélomoteur... Il souhaitait rencontrer l’éditeur, qui avait décidé de publier son premier recueil La tète des songes (L’Athanor, 1974), comme ça, au culot, à l’enthousiasme, pour le plaisir. Il s’en suivit de longues conversations d’insomniaque sur l’inquiétude d’être, les dogmes et les mots d’ordre que nous n’aimions pas, nos perceptions du monde, de l’amour, de l’amitié, de la liberté. Trois ans plus tard, dans l’unique numéro de sa revue « LA V1E TOTALE », en novembre 1977, Guy Allix écrivait :

«  Aucun mythe vivant ne nous soutient plus, la mort remonte au grand jour, tragique, nous retournons à l’errance, cherchant un nouveau lieu. La poésie, alors débarrassée de toute volonté esthétique, navigant entre le constat d’absence et la recherche de nouveaux mythes (qui pourront passer avant tout par l’itinéraire décisif du corps...) va reprendre sa fonction religieuse ( malgré l’insuffisance du langage) et inquiétez-vous en aussi car ce chemin sera loin de nuire aux luttes et au renversement de votre monde ».

Ensuite, il y a eu la vie, avec ses réussites et ses échecs, ses amours tourmentés, ses engouements~ ses déceptions, ses quêtes de repères, ses rêves... Après La tète des songes ( un merveilleux titre pour entamer un itinéraire de poète !), L éveil des forges (l’Athanor, 1976), Mouvance mes mois (Rougerie. 1984), Fragments des fuites (Rougerie, l987), Lèvres de peu (Rougerie, 1993), Le déraciné (Rougerie, 1997), sans oublier Solitudes (Rougerie, 1999), comme pour finir et caractériser le vingtième siècle.

A l’évidence, Guy Allix n’a cessé d’écrire, en trente ans, et de demeurer avec « cette paupière ardente fermée sur la nuit », luttant contre «l’étouffement du dire », retenant mal ce cri au creux du corps et de l’âme, ces ( ses ? ) mots blessés à mort qui avouent parfois le désespoir avant de reprendre espérance, en sachant, justement, que le poème est souvent le seul courage possible.

Chez Allix, plus l’œuvre suivait son labyrinthe personnel, plus le poème s’est fait bref et tendu, essentiel, sans fioriture ni romantisme. C’est vrai, Bernard Noël, l’un de ses préfaciers, a bien lu : c’est avec une flèche sur la page que ce poète contemporain écrit. Et Pierre Dhainaut a mieux compris encore quand il note: «A la soif Guy Allix ajoute la source, au cri la prière ».

Alors, la tentation a existé d’ajouter une phrase redondante aux propos de tous ceux qui saluent depuis trois décennies cette voix exceptionnelle. Pourtant, quand le vieux camarade m’a demandé quelques mots d’introduction pour donner envie de capter «la parole a I abot sur la vitre », j’ai choisi d’évoquer notre jeunesse, alors que « les murs nous serraient comme des pieuvres », et qu’Yves Martin était notre idole Je sais, bien sûr, que l’amitié ne se met pas en mots magiques comme Paris dans sa traditionnelle bouteille. Toutefois, je note qu’à chaque fois que je rencontre Guy Allix, sur des chemins joyeux et/ou douloureux, je le retrouve comme si l’on s’était quitté la veille. Et je reconnais là le signe d’une connivence imprenable par les jaloux et les salonnards.

Ainsi, l’autre jour, au premier Salon du Livre de Bricquebec, dans l’ombre lumineuse du Père Amédée Hallier  (à ne pas confondre avec Jean-Edern, s’il vous plait), l’alliage a pris instantanément une fois encore. J’en suis émerveillé pour longtemps.

On le devine, je me suis réjouis quand Guy a décidé de me confier... ses derniers inédits pour Le Nouvel Athanor. Sans hésiter, j’ai accepté. J’avais lu son manuscrit. Tragique et fort. Et prouvant d’évidence que l’Ouroboros de nos mémoires n’est pas seulement une histoire de psychanalyste mais bien l’éternel retour aux sources du poème patient. « C’est toujours ailleurs que tu es là. Pour vivre ici dans la peau d’un rêve »...

Quoi qu’il en soit, ne cherchez pas, ô critiques, des ressemblances rassurantes en découvrant ce livre unique qui s’ouvre parfois jusqu’à la déchirure. «A mesure que je suis plus démuni, la poésie me devient plus essentielle »... C’est du Guy Allix, tout simplement. Il serait grand temps d’en être reconnaissant.

Jean Luc Maxence, préface de Le poème est mon seul courage,

Le Nouvel Athanor février 2004

 



Format 21,5 x 15
54 pages
Sortie février 2004
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Guy Allix, Chemin du clos Ferdo 14340 Formentin
 
Le Nouvel Athanor, 50, rue du Disque, 75645 Paris Cedex 13

 

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