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« Dans le ventre d’un caillou s’obstine un aigle »
Présence abîmée
Il y a quelque paradoxe à vouloir évoquer la poésie d’Hughes Labrusse… Non que je vienne contester ici l’intérêt d’une œuvre que je lis depuis plus de trente ans dans le soleil d’une amitié qui ne s’est jamais démentie (oui, en dépit de nos différences profondes et, j’ose le dire, évidentes, nous n’avons jamais connu de véritable différend même s’il y eut bien parfois d’épiques engueulades, qui, elles-mêmes, ne mirent jamais à mal l’indéfectible attention de cet ami à l’endroit de ce gamin que j’ai pu être et que je suis resté). Cette œuvre en effet est d’une telle densité qu’elle est proprement incontestable. Mais c’est, à mon sens, dans sa singularité même, un feu ouvert à tous les vents.
Là où d’aucuns creusent le même sillon toute une vie (je pense être de ceux-là du reste…) Hughes Labrusse joue sans cesse à contre-pied. S’il aime visiblement être « à contre-courant » (position ô combien salutaire en effet en notre époque bêlante), il faut convenir qu’il est même capable bien souvent d’être à contre-courant de lui-même. Ruse de sioux : le bougre brouille sans cesse les pistes.
Plus qu’un paradoxe, j’irai jusqu’à dire qu’il y a là, dans cette tentative (tentation ?) critique, presque une inconvenance notoire (ici, je sens que je vais en chagriner plusieurs qui auront pu pourtant aligner ici même quelques pages d’une grande pertinence…). Je me souviens de cet aphorisme de Pierre Dalle Nogare : « Parler de la poésie c’est la tuer. Je le crois. » Je n’ai ni la place ni le courage peut-être aujourd’hui pour aller fouiller dans ses méandres et son extrême lucidité cet aphorisme mais je trouve simplement qu’il rejoint tout à fait mon propos. Certes, me dira-t-on, le silence tue aussi bien… sinon mieux. Et je ne voudrais surtout pas condamner cette œuvre au silence. Je suis tout au contraire heureux (que dis-je ? fier !) de participer à cet hommage à un ami. Il n’empêche : j’admire son vol ainsi que Jules Renard admirait le vol des hirondelles et je sais que « l’œil d’un ami peut seul le suivre » mais je ne veux surtout pas mettre ce vol en cage. Je ne saurais briser l’effraction même qui l’anime.
Que de circonvolutions… Peut-être et justement. C’est que j’en suis à ce point extrême, « essayant » vainement (quand la vanité est notre sceau…) l’alliance alchimique de la lucidité et de l’humilité, ne pouvant me départir d’une réserve qui n’est pas frilosité ou recul mais, tout au contraire encore une fois, une manière de consentement. Consentement qui ne sera lui non plus en rien un hommage vassalique, un tel hommage étant, de fait, sacrilège devant l’œuvre d’Hughes Labrusse.
Au fond du paradoxe que j’observe ainsi depuis les premiers mots de ce texte il y a bien une pierre philosophale, l’or d’une parole qui n’est pas silence et qui peut même être vacarme. Cet or, d’aucuns ont pensé le trouver qui n’ont fait que s’aliéner un peu plus dans la contemplation passive du leurre et de l’imbécile certitude. C’est que l’or en question suppose justement une extrême mobilité quand le poète, selon le mot de Char, est avant tout « magicien de l’insécurité », quand La dissension, la dissonance et l’inquiétude constituent les axes mêmes du travail poétique.
Ainsi quand Hughes Labrusse brouille les pistes, comme je le déclarais plus haut, ce n’est pas pour nous égarer mais pour que, rusant avec ces dieux qui nous trompent, chacun s’y retrouve dans un chemin assumé, n’égarant alors que ces dieux vains. Pour que chacun retrouve cette « liberté couleur d’homme » sans laquelle toute parole n’est que mirage et miroir menteur.
Cette liberté qui, en fin de compte et à jamais, signe si justement l’œuvre du poète.
« À l’heure dite, tu te coucheras sur la terre, enveloppé de tes veines. » (Sur la chaise à côté, inédit)
Guy Allix
Article paru dans un volume d’hommages à Hughes Labrusse dans la revue Lieux d’Etre
Voir ci-après
Lieux d’Etre
Basse-Normandie
Hughes LABRUSSE
RIEN QU'UNE APPARITION
Monographie
Ouvrage hors série édité par l'association
Lieux d'Être
A paraître en 2009
Editions lieux d’Etre
SOMMAIRE
Éditorial de Régis Louchaert
Vue d'ensemble sur la poésie en Normandie par Gérard Poulouin
Poème inédit d'Hughes Labrusse
Avec les contributions de:
Max Alhau - Guy Allix - Arlette Albert-Birot - Kostas Axelos - Simon Brest - Bernard Guillon - Hubert Haddad - Jérôme Imard -Yves Jouan - Piet Lincken - Frédéric Pommier -Jacques Rancourt - Serge Ritman - Alain Tapié - François Warin - Évelyne Wilhelm.
Entretiens d'Hughes Labrusse
avec Régis Louchaert et Patrick Lepetit
Les traductions de:
José Luis Palazon - Giuseppe Baldassarre et Eliana Terzuoli - Alexandra Dominguez - Ada Salas Moreno - Gerald Mangan - Monica Salvan.
Les illustrations de
Krzysztof Biskup - Bernard Caillaud - Jean-Pierre Désert - Joël Hubaut (et texte de Justine Tiphaigne) - Michel Mousseau - Jacques Pasquier - André Stempfel - Patrick Thomé - caricature par Jean-Max Tixier, Dessin d'Apel.les Fenosa. Photographies: Michel Durigneux et Léa le Bricomte.
En mémoire, poèmes de Loïc Herry et de Jacques Phytilis
Couverture : Détail d'un dessin d'Alexandra Dominguez.
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Pour l'achat de 3 exemplaires, poème manuscrit de l'auteur avec une illustration.
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Madeleine Carcano, 17, rue de Paris. 59700 Marcq en Baroeuil.
03 20 51 94 84. mcarcano.lieuxdetre@nordnet.fr
Ou:
- Association LA MALE HERBE
Hughes Labrusse, 14260 Saint-Georges d'Aunay.
& 02 31 77 10 95. hughes@,labrusse.com
Possibilité de retirer les ouvrages à cette adresse, sans frais de port.
Directeur de l'Association Lieux d'Être : Régis Louchaert
La Morinie, B.P 260, 52504 St Omer cédex / r.louchaert@laposte.net
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RIEN QU'UNE APPARITION
J'examine cet aveu
la fin de la journée
renonce à s'enrouler autour de son arbre
les visages luisent
les chemins viennent à se perdre
dans leur vitrail de mots de traits
d'interlignes de plomb soulignent
l'entrée de la lumière
et le cerclage d'une obscure mémoire
je ne saurais m'abriter sous l'auvent
je confesse dans cette archive
l'ombre portée de la scène
qui m'écarte sans bruit
Novembre 2008 Hughes Labrusse