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Guy Allix, poète
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Hermétisme

 

Poésie et hermétisme :

Une autre lumière

Ou quelques pas autour du Discours de Stockholm de Saint-John Perse

 

 "L'obscurité qu'on lui reproche ne tient pas à sa nature propre, qui est d'éclairer, mais à la nuit même qu'elle explore, et qu'elle se doit d'explorer : celle de l'âme elle-même et du mystère où baigne l'être humain."

                                            Saint-John Perse, Discours de Stockholm

 

 

Toujours le dur désir de nommer a poussé le poète plus loin dans l'aventure de la parole, sur les chemins les plus escarpés de l'âme humaine. C'est que le poète ne vient pas tant dire à nouveau, redire, que dire du nouveau, de l'"inouï" ainsi que l'exigeait par exemple Francis Ponge. Sa plume erre sur les bords de l'indicible, affronte la nuit la plus reculée. Dans le discours de Stockholm, Saint-John Perse répond en quelque sorte à ce reproche que l'on adresse souvent à la poésie moderne: son obscurité. Il vient en même temps définir la mission du poète et le rôle du poème. C'est, en effet, que l'on ne peut étudier cette difficulté du poème sans définir son enjeu et sa portée. Ici l'auteur d'Exils propose certaines distinctions capitales. C'est ainsi qu'il oppose la nature de la poésie à son objet. La nature -ou la fonction- de la poésie serait d'éclairer mais elle éclaire le plus obscur, le plus reculé, le mystère même de l'âme humaine. C'est répondre, en même temps, à ceux qui rattachent cette obscurité du poème à de simples artifices d'expression issus d'une pratique mallarméennne de la poésie. Il n'y a pas en effet, selon Saint-John Perse, obscurité de l'expression dans le poème mais simplement exigence. Ici Saint-John Perse rejoint les appels d'un Rimbaud et place la poésie auprès de la science. Le poète, "voleur de feu" et "suprême savant", apporte la lumière mais cette lumière nous aveugle dans la nuit qu'elle surprend. On le sait cette question de l'obscurité et de l'hermétisme est sur toutes les lèvres dès qu'il s'agit, par exemple, d'expliquer la misère de la poésie contemporaine (Etiemble rappelle justement cette misère en mentionnant la modeste diffusion des recueils de Saint-John Perse). Alexis Léger n'y répond pas par l'étude approfondie de quelques textes mais en définissant l'objet du poème, la mission du poète. Définissant, pour lui, cette mission, il porte plus loin la question et trace une nouvelle ligne de partage, délimite le domaine du poète. Il convient donc ici d'interroger en retour les textes poétiques en partant de cette réflexion capitale d'un poète. C'est interroger aussi, bien sûr, les projets affirmés des poètes eux mêmes ainsi que de leurs lecteurs-critiques. D'autre part comme Perse ne pose pas ce problème au niveau d'une histoire de la poésie -selon cette perspective, le problème serait nouveau, lié aux pratiques contemporaines- mais au niveau même de ce qui serait la nature de la poésie, il conviendra, au préalable, de poser historiquement ce problème. Le texte de Perse, en effet, est l'aboutissement d'une pensée, d'une réflexion sur la poésie : recevant le prix Nobel, il a déjà la plus grande partie de son œuvre derrière lui. Il nous faut donc, en effet, pour retrouver pleinement la cohérence et la vigueur de cette pensée en inverser en quelque sorte la perspective, en mettre à jour les fondements.

 

"Les poètes ne savent pas ce qu'ils disent". Qui nous parle ici ? On pourrait penser qu'il s'agit d'un lecteur moderne -et pressé-. Il s'agit en fait de Socrate. On pourrait penser qu'on nous parlait là de nos poètes contemporains. Nous retrouvons simplement les contemporains de Socrate. Très ancienne question assurément ! Demandant aux poètes de traduire -trahir-, d'expliquer leurs œuvres, Socrate n'obtient pas de réponse. "Poésie : je me tais" semblent-ils dire comme en conclusion d'une copie de Concours Général. Ils sont ainsi exclus de la Cité future entrevue par le philosophe. Il faudra attendre peut-être le vingtième siècle pour qu'un poète réponde à cette sentence de L'apologie de Socrate. Francis Ponge, dans Méthodes, se permettra de corriger Socrate, tout en le traitant d'"imbécile". Il ne le reprend pas tant sur la réponse apportée que sur la question posée. "Qu'avez-vous voulu dire ?" demandait en substance Socrate. Devant le poème, nous dit Ponge, il s'agit là d'une question incongrue. Ce que le poète a voulu dire, il l'a dit et... ne peut le redire autrement. "Traduire" le poème c'est, immanquablement, le "trahir" : l'étymologie commune des deux verbes le dit assez. Il reste que la question posée par Socrate nous éclaire assez sur notre propre question. Cette « obscurité » du poème n'est pas récente ; elle n'est pas simplement liée aux pratiques de la poésie contemporaine. Il pourrait donc bien s'agir d'un problème lié à la mission même du poète. Ce qui confirmerait la perspective de Perse. Cependant la réponse apportée par Francis Ponge à Socrate retrouve, elle, à l'opposé de Saint-John Perse, le terrain de l'expression. Francis Ponge, en effet, constate ici, simplement la singularité, l'irréductibilité d'un discours poétique. Il renverse en quelque sorte l'opposition fond/forme qu'il a débusquée dans la question saugrenue de Socrate en retrouvant l'unité cratylique -tant désirée par le poète- du poème et de son objet -sinon du mot et de la chose-. Là où le poème, selon son étymologie, rappelée heureusement par Etiemble, est un "faire", sa singularité même, "inouïe" pour reprendre Ponge, vient refuser toute espèce de double qui, le traduisant, le trahirait. Comme l'objet singulier, cher à Clément Rosset, le poème est ce qui est sans double. Ainsi, si la question de l'obscurité du poème est fort ancienne et peut valider la perspective de Saint-John Perse, cette obscurité est autant l'affaire de l'expression que de l'objet du poème. Sans doute devrons-nous revenir à ce point.

 

Il nous faut cependant reprendre ou continuer cette étude historique de la question. Notre première réponse, en effet, n'est pas pleinement satisfaisante. On peut fort bien admettre le caractère ancien de la question et introduire ici des différences de degré ou de nuance. Résumons: "Les poètes ont toujours été obscurs mais ils le sont bien plus aujourd'hui." Nous pourrions apporter ici plusieurs réponses. Une première réponse consisterait à dire que, comme la question posée, cette formule est elle-aussi fort ancienne et souvent reprise au cours des siècles. On pourrait le montrer facilement tant par les critiques adressées aux poètes à toute époque que par la faiblesse de leur audience. A chaque époque, en effet,  résonne en écho ce fameux "vous êtes obscur !" adressé au poète le plus authentique. Comme si le lecteur fuyait chaque fois le présent de la poésie pour un passé devenu clair. C'est une bataille d'Hernani à chaque nouveau poète. Quelle est en effet la diffusion des recueils de Paul Verlaine alors que "chacun écrit son Rolla" (Rimbaud, lettre à Paul Demény) ? Quelle est, dans les années 1920, la diffusion des poètes surréalistes quand les lecteurs contemporains réécrivent des Poèmes saturniens ou Le Bateau ivre ? Quelle est la diffusion aujourd'hui, d'un Jean-Louis Giovannoni, d'un Jean-Pierre Siméon (et encore prenons-nous pour exemple de poètes reconnus...) alors que le lecteur lit et relit Paul Eluard (il est vrai que les commandes liées au travail de classes de lycée et à la préparation des concours font beaucoup pour la diffusion des grands ascendants...). Comme si la mort du poète permettait enfin d'accéder à son œuvre. Quand René Char publiait dans la collection de la Pléiade Bertrand Poirot-Delpech pouvait titrer dans « Le Monde » : "Eloge de l'illisible". A la mort du poète on faisait, sur le plateau d' « Apostrophes », l'éloge de sa clarté. Le phénomène, du reste, dépasse le simple cadre de la poésie pour retrouver l'art dans son ensemble. Le docteur Cottard (Du côté de chez Swann) ne comprend rien à la poésie ; comme il ne comprend rien à la musique, comme il ne comprend rien à la peinture de son époque. André Breton, dans un texte où il pose la même question - et annonce la lecture future de poètes incompris de son époque : Peret et Eluard entre autres - rappelle cette anecdote relative à un tableau de Monet refusé dans un salon parce que non figuratif alors que la représentation d'un lièvre pendu à un mur était très « claire ». Faut-il accuser ici l'avance du poète ou le retard du lecteur - fermé chaque fois sur des représentations anciennes de la poésie - ? Il reste que nous pourrions multiplier les exemples et annoncer, ainsi que Breton, la lecture demain... des poètes d'aujourd'hui.

 

Au vu de son histoire, il n'est donc pas prouvé, loin s'en faut, que la question soit plus accusée qu'hier. Mais, du reste, quand bien même elle le serait cela ne nierait nullement la thèse de Perse. On peut très bien affirmer en effet, ainsi que le faisait Jean Cohen dans son livre Structures du langage poétique, que la poésie se rapproche de plus en plus aujourd'hui de sa nature même. Notons d'ailleurs, pour reprendre Cohen, que cette nature consisterait alors à retrouver, par les mots, le langage de l'émotion. Son obscurité prendrait alors un tout autre sens. A l'envers de ceux qui la déclarent hermétique parce que trop "intellectuelle".

 

Cette approche historique du problème, bien qu'imparfaite, nous permet néanmoins de constater la pertinence de la perspective de Saint-John Perse. Elle nous permet en effet, paradoxalement, de rejeter toute approche de ce problème en termes historiques. Contrairement à une opinion fort répandue, l'obscurité de la poésie n'est pas un phénomène nouveau. Il n'est pas non plus, si tant est que nous puissions vraiment en juger -l'obscurité peut-elle se mesurer ?...- Plus accusé aujourd'hui qu'hier. L'approche historique ne semble confirmer qu'une chose : la rupture à chaque époque des poètes authentiques avec leurs contemporains. Dès que le poème est réellement un "faire" -et non un re-faire: certains aujourd'hui réécrivent Le Lac, comme d'autres leur Rolla, avec des vers de mirliton- il est aussi obstacle pour le lecteur paresseux. Il faut donc bien reprendre le problème sur le même plan que Saint-John Perse et tenter de comprendre d'abord la difficulté de la poésie devant la difficulté de son projet même.

 

Le Poète doit se faire "voyant" nous dit Rimbaud et "suprême savant". Alors même que ce projet -qui sera repris tout au long du vingtième siècle mais qui était aussi à l'oeuvre chez Hugo, Holderlin etc.- se dessine, Rimbaud déclare la rupture même : le poète se fait voyant par "un long dérèglement de tous les sens" et "il ne rythmera plus l'action : il sera en avant". En avant, semble-t-il de ses lecteurs. Le poète a charge alors d'affirmer, de donner à voir, cette surréalité contenue d'abord en lui. Quand le poète, en effet, "apprend à voir" ainsi que Rainer Maria Rilke, c'est d'abord en lui-même qu'il découvre de l'inconnu. Et les mots sont alors comme autant d'outils capables de faire affleurer la singularité de son âme, de l'âme elle-même. c'est ainsi que le surréalisme explore d'abord ce qui est sous notre mémoire, sous notre imagination. Il explore ce qui paraît proprement insondable parce que, peut-être, interdit. Il explore ainsi ces autres rêves étranges et pénétrants" qui, eux aussi, sont obscurs, qui, eux aussi, ne veulent rien dire -du moins le croyait-on-. Il les explore et ainsi les donne à lire, à voir.  Le poète éclaire nos rêves comme autant d'endroits oubliés de notre âme. Mais ces endroits sont tout d'abord insolites et étranges. Les rencontres les plus surprenantes s'y font jour ainsi que dans les poèmes de Jean Follain. Inquiétante étrangeté ou plutôt, ainsi que le rappelle Serge Gaubert (L'Ecole de Rochefort, Presses Universitaires d'Angers, article Jean Follain et Guillevic) "inquiétante familiarité". Si peu nous-mêmes que nous-mêmes. C'est et ce n'est pas nous. Le voyage est, effectivement, au coin de la rue ou plutôt au coin  de nous-mêmes. La lumière apportée par le poème déconcerte et... aveugle. Dans un article paru dans la revue "Corps écrits" consacré justement à l'hermétisme de la poésie J.E Bencheickh nous dit bien que c'est la nature même du poème que de défricher -nous pourrions dire aussi déchiffrer- notre être grâce au travail sur les mots. Il nous dit aussi que sa difficulté tient bien à sa nature. ce dernier point peut sembler en contradiction avec Perse; il le retrouve pourtant et le prolonge. C'est que la nature de la poésie pour Bencheickh est indissociable de son objet. Mais elle est aussi indissociable de ce travail sur le langage effectué par le poète. En fait ici Bencheickh  ne distingue plus comme Perse la nuit de l'âme humaine et l'expression (ne fallait-il pas pour Rimbaud -Lettre à Paul Demény- tout à la fois "chercher son âme" et "trouver une langue"). C'est avant tout par et dans le travail de l'expression que se donnent à voir les profondeurs de l'âme humaine. En clair nous pourrions dire que les mots ici ne sont plus simplement des outils sensés éclairer l'âme. Le langage est de l'âme. Il ne s'agit pas tant d'expression que de construction. L'âme ne se donne pas tant à voir qu'à lire. Il n'y a pas d'un côté l'âme et de l'autre côté les mots chargés de l'exprimer. L'âme est indissociable des mots. Il ne s'agit donc plus de se faire "voyant" par un dérèglement des sens mais de nous lire, de nous construire, par un immense et raisonné travail du sens et des sens. Le poème ici devient "faire" à double titre puisqu'il vient nous faire. comme il vient aussi faire le monde. Car, de même que notre âme, le monde aussi est construit par notre langage. Ce sont les mots qui donnent à voir et eux-seuls. Ici bien sûr la seconde assertion de Perse touchant à l'expression se trouve contredite. Le critique nous dit en substance: "l'obscurité tient à la nature propre de l'expression poétique qui est avant tout travail sur la langue et le sens". Mais cette autre approche, plus textuelle -vingt-cinq ans de critique littéraire et de sémiologie sont passés depuis le Discours de Saint-John Perse- confirme encore plus le sens positif accordé à cette obscurité. Elle entraîne le lecteur pressé à l'effort nécessaire et capital. On retrouve ici Mallarmé et ce avec Perse. C'est qu'il n'y a plus d'un côté une expression volontairement obscure et de l'autre un éclairage nouveau de l'âme humaine. L'obscurité devient nécessité et non pas artifice. Elle ne découle pas d'une volonté délibérée mais de la nature même du travail, de l'exigence poétique. Mallarmé ne disait-il pas "donner un sens plus pur aux mots de la tribu" ? Ce fut un rêve du poète aussi que d'atteindre à cette précision mathématique –scientifique ?-. Il ne s'agissait pas de brouiller les pistes mais de les éclairer. Il s'agissait pour atteindre cette perfection de sortir des sentiers battus de notre parole quotidienne qui nous trompe et nous voile le monde. Notre âme n'affleure qu'au prix de cet effort, à bout de mots. C'est dans la recherche même de la clarté et de l'exigence que le poème paraît obscur pour le lecteur pressé. Le poète peut être un guide, il peut éclairer notre âme et le monde: encore s'agit-il d'accepter de le suivre sur ces chemins escarpés. "A toi lecteur d'établir les rapports", nous dit René Char. Le lecteur doit en effet lui aussi participer à ce travail, à cette recréation du monde. Sans ce travail, la lumière du poète vacille au loin; le soleil devient luciole avant d'être recouvert par la nuit. Et c'est avec ce travail que tous deviendront poètes selon le voeu de Lautréamont.

 

"La terre est bleue comme une orange", écrivait Paul Eluard qui déconcertait ainsi. Il n'était pas nécessaire de savoir avec Guillevic que l'orange était pourrie pour un jour lire cette phrase du poète. Elle est simplement devenue, un jour, l'évidence même. Le poète avait simplement éclairé, avant nous, le monde. Il advient un jour où l'on relit simplement ces autres "voix chères qui se sont tues". Il advient un jour où ces voix deviennent lisibles. Il peut arriver ainsi qu'un jour on s'aperçoive que l'obscurité, ainsi qu'en un tableau de Georges de La Tour, donne aussi à voir. Il est possible enfin que parfois notre propre image nous aveugle et nous tue ainsi que Narcisse ou que l'alouette de René Char :

 

"Extrême braise du ciel et première ardeur du jour,

Elle reste sertie dans l'aurore et chante la terre agitée,

Carillon maître de son haleine et libre de sa route.

 

 

Fascinante, on la tue en l'émerveillant."

 

Devant le poète, ne sommes-nous pas toujours tout à la fois fascinés et aveuglés ? L'aveuglement c'est aussi celui de Jorge qui ferme la porte de la bibliothèque, refuse les labyrinthes du poème (Le Nom de la rose, Umberto Eco) en le déclarant hermétique.

 

Hermétique ou clos alors que le poème est ouvert comme un corps vers tous ses possibles de sens, dans l'infini de ses possibles. Jorge déclare fermé ce qu'il a fermé quand ses yeux sont, justement, à jamais fermés. Le mot "hermétique" sert ici de serrure au lecteur fermé. Il vient de Hermés Trismégiste. Hermés fut le dieu messager des grecs, l'héritier du dieu égyptien Thot. Le nom "Hermés Trismégiste" fut aussi la signature d'un traité occulte du Moyen-Age. C'est de cette signature que vient cet emploi du mot "hermétique". Est hermétique le discours de l'autre, l'autre discours. Celui qui, exigeant, exige aussi notre meilleure lecture. Curieux destin que celui du nom du dieu grec de la communication. Le mot "hermétique" empêche aujourd'hui toute communication.

 

Si elle n'est donc pas un phénomène récent, l'obscurité de la poésie ne saurait être reprochée au poète. Elle n'est pas, en effet, la marque de l'artifice –à quelques exceptions près cependant...- mais l'image même de sa dignité et de l'exigence de son langage. C'est là même où le poème donne le plus à voir dans les profondeurs de notre âme et du monde qu'il devient obscur pour le lecteur fatigué. Car, là même où il travaille la langue avec le plus d'acharnement pour découvrir du nouveau et éclairer le monde, il nous demande aussi notre effort et notre participation. C'est ce travail sur la nuit de l'âme, cette aventure aux portes de l'indicible, cette ouverture vertigineuse du poème qui éloigne et ferme le lecteur. C'est cette lumière intense et chaleureuse portée sur les labyrinthes du monde qui vient l'aveugler. On ferme la bibliothèque, on la brûle, d'un seul mot de peur d'avoir à accompagner le veilleur, torche vivante dans la nuit. On réclame la clarté du poème quand nous n'avons besoin que de la lucidité du lecteur.

 

La difficulté de la poésie tient bien en fait à sa nature même qui est d'éclairer par l'expression la plus exigeante. Mais nous ne savons pas regarder le soleil en face. Aurions-nous peur de la lumière ?

 Guy Allix, article publié dans « Les Cahiers du Sens » n° 13

 

Note : Je tiens à signaler que cet article a été rédigé à partir de ma copie de dissertation de CAPES de Lettres modernes en 1989.

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