Les amis, l'amour, la poésie (Cd chansons et poèmes)
Les amis, l'amour, la poésie
Cd chansons et poèmes
Douze chansons, principalement sur des textes d'amis et c'est d'abord pour ces amis : Gérard Cléry, Pierre Maubé, Catherine Jarrett, Luis Porquet, Christophe Forgeot, Gérard Mottet, Nicole Laurent-Catrice, Marie Rouanet, que j'ai voulu cet album comme un modeste cadeau pour eux qui avaient fait ce cadeau d'un texte pour le petit trouvère. Je porte aussi avec De ma vie, un texte magnifique, la mémoire de la grande Angèle Vannier que je chante donc après Edith Piaf, Marlène Dietrich, Frack Sinatra... J'ai encore osé ajouter deux chansons que j'ai moi-même commises, paroles et musique cette fois. Douze chansons d'auteurs et de tonalités différents. Cela va de l'humour à la tendresse, de la chanson pour enfants à une chanson de Marie Rouanet au langage très cru qui dénonce le pouvoir de l'argent. On en a ainsi de toutes les couleurs. Et c'est magistralement arrangé et accompagné par l'ami Jean-Michel Bourdier qui tricote de bien jolies notes sur mes petites mélodies.
S'ajoutent à cet ensemble huit poèmes de bibi choisis dans... plus de 45 années de publications, ce qui ne me rajeunit pas. Huit poèmes qui s'entremêlent avec les chansons.
Je signe ainsi un retour aux origines, à ce moment qui m'a vu écrire mon premier poème en écoutant du Brassens, du Moustaki, du Brel etc. et en aprenant mes premiers accords.
L'album est dédié d'ailleurs à Pierrot qui me les a donnés ces premiers accords en 1971. Pierrot qui a décidé de partir le 1er février 2019. Il est aussi dédié à Michel Baglin avec qui j'ai signé ce Je suis... Georges Brassens chez Jacques André éditeur. Michel qui a été emporté quelques mois après Pierrot le 8 juillet 2019. Deux amis que je réunis dans ce disque qui porte l'amitié en étendard, ma seule richesse !
Je dois ajouter que ce CD dédié à l'amitié a été rendu possible par les nombreux amis qui par leurs souscription ou leurs dons ont permis que le projet aboutisse. Merci encore infiniment à eux.
Le Cd, paru fin août 2020, est donc désormais en vente au prix de 17 zorros :) ! Qu'on se le dise !
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Guy Allix se tient debout devant nous. Seul. Dans sa simplicité et sa dignité d’homme. Une silhouette fragile et d’une force étrange, au regard inquiet et serein, mélancolique et printanier. Il est ici, nous dit-on, pour dire des poèmes.
Lesquels ? Des poèmes qu’il aime. On le sent incapable de défendre des poèmes qu’il n’aimerait qu’à moitié. A le voir, on comprend qu’il ne sait pas feindre, simuler, frauder. Cet homme ne sait pas mentir, et c’est à notre époque un bien lourd handicap – peut-être jadis le lui a-t-on fait payer.
Ce soir, qu’importe. Il est venu pour nous parler, nous sommes venus pour l’entendre, nous sommes ici pour partager ce trésor si rare : une parole vivante, une voix de vérité, une voix qui se risque à forer le silence, jusqu’à la nappe phréatique de la parole vraie. Voici venir les premiers mots du premier vers du premier poème. Voici les mots portés, jetés, offerts. Par une voix chaude, prenante, chantante. Une voix d’émotion enracinée, jaillissante, transmise, magnifiée.
Un violoncelle à charge d’âme, aux résonances charnelles, aux horizons d’enfance. Une voix aux échos lointains (mais toujours vibrants, mais à peine atténués) de drames intimes et de vivaces joies. Une voix à mesure de souffle, à hauteur d’homme.
Les mots, les vers, les poèmes se succèdent. Connus, inconnus, reconnus. Étrangement familiers. Nous découvrons ou nous redécouvrons ces poèmes et soudain nous comprenons pourquoi les poètes écrivent : pour nier le silence, pour déchirer l’obscurité d’un tremblement de chandelle et d’une lueur d’étoile. Pour forger une parole forte et fragile, d’une fragilité issue de songes telluriques, une aile de papillon dont le battement traverse l’univers.
Nous sommes entrés dans cette maison que nous ne soupçonnions pas et qui nous attendait depuis si longtemps. Le diseur nous offre l’hospitalité, toutes les portes sont ouvertes. Le feu crépite dans la cheminée, chaque poème est une flamme, il réchauffe et il brûle. Le poème ne distrait pas, ne rassure pas, ne glisse pas un goût sucré dans notre bouche, il insère sa lumière dans nos yeux et nous fait le cadeau dangereux de la lucidité.
Guy, militant du verbe. Au service des mots d’hier, d’aujourd’hui, de demain. Guy, là, ce soir, devant nous, en partage. Et qui, le temps de sa parole, nous fait habiter dans un monde fraternel.
Que te dire, Guy ? Que répondre à ton chant ? Un mot, un seul mot. Merci.
« J'adhère au chant du berger solitaire qui use du bois de son propre corps
pour alimenter le feu créateur. » Angèle Vannier.
Pierre Maubé