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Guy Allix, poète
Guy Allix, poète
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A l'entour de Guillevic

A L'ENTOUR DE GUILLEVIC
GUILLEVIC A L'ENTOUR

« Voir le dedans des murs

Ne nous est pas donné »

Je commencerai par constater - après d'autres - que l'on entre dans l'œuvre de Guillevic par... une porte fermée :

« L'armoire était de chêne

Et n'était pas ouverte » (Terraqué)

Comme si l'armoire, la chose, qui ici devrait se donner à voir - ne s'agirait-il pas de « voir les choses/telles qu'elles sont » ainsi que chez Follain ? - venait en fait à se refuser, ainsi qu'une femme, continuant indéfiniment à recéler le secret. Le dedans de la chose est refusé au poète qui, démuni, en est réduit à des conjectures surprenantes

« Peut-être il en serait tombé des morts

Peut-être il en serait tombé du pain (Terraqué)

C'est qu'il faudrait habiter cet objet, soit le remplir, lui construire une densité. Pain et morts : les entrailles de la chose s'étendent, de façon assez surprenante, entre ce qui nourrit et ce qui pourrit et elles tendent à se disperser, à s'extraire, à se libérer - comme le sang toujours prêt à se répandre -. Nous retiendrons cette ambivalence initiale du secret de la chose qui traduirait, dans l'esprit du poète, tout à la fois le désir et la crainte. Cependant que le poète reste sur le seuil, séparé. L'armoire reste infranchissable, impénétrable ; elle garde son secret, sa solitude. En fait on pourrait dire qu'elle se suffit comme un peu plus loin dans Terraqué la chaise

« Fallait-il donc faire tant de bruit

Autour d'une chaise (...)

Elle ne veut plus rien, Elle ne doit plus rien,

Elle a son propre tourbillon,

Elle se suffit. »

On pourrait même dire de cet objet - et peut-être de tout objet chez Guillevic - que c'est parce qu'il se suffit, parce qu'il est cet objet singulier - il a son « propre tourbillon - qu'il est justement impénétrable ou peut-être indéchiffrable. Nous rejoindrions ici, d'une certaine façon, la problématique de « l'objet singulier » chère à Clément Rosset (L'objet singulier, éditions de Minuit). C'est la singularité qui fait clôture. En maintenant la porte fermée Guillevic signale un objet singulier. C'est pourquoi cet objet peut prendre une densité, une gravité extrême quand bien même il est dit vide et inutile :

« Deux bouteilles vides

Au grenier dans un coin.

Le vent secoue les tuiles

Et la charpente.

Deux bouteilles vertes

Qu'attire le centre de la terre

Et que retient la lumière. » (Terraqué)

Comme chez Follain l'objet a sa place « inéluctable ». Cependant Guillevic ne nous dit rien, « ne nous apprend rien » comme le constate Jean Onimus (Expérience de la poésie, éditions Desclée De Brouwer). En un sens - si l'on considérait que la poésie est un acte de connaissance - on pourrait dire de la poésie de Guillevic qu'elle est déceptive. Guillevic semble s'en tenir d'abord à rapporter simplement cette séparation et son impuissance.

Et cette séparation se retrouve partout. Tout semble fermé, impénétrable :

« Il y a des jours

Où tout est paroi » (Paroi)

Notre propre clôture va répondre à la clôture des choses :

« Quelque part en toi

Où nul œil ne voit » (Terraqué)

et la clôture des mots répond à la clôture des hommes :

« Les mots, les mots

Ne se laissent pas faire

Comme des catafalques.

Et toute langue

est étrangère. » (Terraqué)

Partout c'est l'univers de la séparation qui nous exclut, qui semble exclure toute communication :

« Et nous sommes exclus » (Exécutoire)

« On ne possède rien, jamais

Qu'un peu de temps » (Exécutoire).

Tout ceci, bien sûr, retrouve la thématique du mur, de la paroi. Le mur, la paroi sont des images privilégiées de la séparation mais il faut rappeler, comme le fait Jacques Borel dans sa préface de Terraqué et d'Exécutoire, que ce mur et cette paroi peuvent être tout aussi bien la « lisse apparence des choses » ou la « douce peau de la femme ou de la bête ». Pour conserver à la séparation ce qu'elle peut contenir de chaleur ou de souplesse, il serait peut-être préférable de parler des « entours » (pour reprendre un beau titre de Jean Bouhier) ou même de l'entour. L'entour serait donc ce qui ferme/ forme l'objet ou l'autre et ce qui nous en sépare. Ce serait la limite, la frontière (presque le limes...), mais aussi la forme (voire l'apparence), la surface, le dehors.

La paroi nous maintient à la surface de tout ; elle nous prive de la profondeur, elle nous écarte du centre (Jean Onimus, Expérience de la poésie) : D'un certain point de vue Jean Onimus résume ici fort bien le rôle de la paroi. On comprend que, très souvent, Guillevic s'attaque aux parois et qu'il en rêve le franchissement dans la fête et dans la gloire. Il faudrait pénétrer, tailler des brèches, des trouées :

« Transgresser, franchir

Aller plus loin

Ailleurs, toujours

Cogner, se cogner... »

Mais pénétrer, ce rêve d'homme, revenir à l'intérieur de la matrice - « Lorsque j'étais dedans/Existait le bonheur au moins » - quand la paroi est toujours un peu mère (et marâtre), peut revenir à briser la profondeur. Le monde en effet qui n'aurait pas de limites n'aurait pas non plus de profondeur. Et le « pire » c'est justement cette « peur /D'un monde sans limites autour de nous » (Paroi). Aussi au combat du poète pour traverser les parois s'oppose son travail pour refaire un mur : « Les mots qu'il faut garder/Pour se refaire un mur » (Exécutoire). C'est que la profondeur tant cherchée, souhaitée, exige la surface, l'apparence où l'on se heurte. La profondeur est Autre, différence. La profondeur est singulière, elle a besoin de cet entour qui imprime la différence. Ainsi la surface ne s'oppose pas à la profondeur mais elle est « ce qui permet à la profondeur d'être visible, ce par quoi la profondeur se manifeste » (Clément Rosset, La force majeure, éditions de Minuit). Le mur est aussi autre ; il est aussi bien l'Autre. On ne peut privilégier le seul côté négatif de la paroi. Il faut rappeler toute l'ambivalence du mur, de la clôture, de la paroi ou du dehors chez Guillevic ainsi que le fait Jacques Borel quand il montre que le mur provoque un « mélange de fascination vertigineuse et de recul ou de révolte ». Tout à la fois repoussée et désirée, la séparation semble supporter toute la dualité du réel. Ainsi si « des murs/sont laids » (Exécutoire), c'est que ceux-ci « n'y auront pas mis/Du leur » et « Les murs sont compagnons/Posés toujours qu'ils sont pour le coude et la paume /Et dressés vers les yeux » (Exécutoire). Ils peuvent avoir de la bonté en excès et même « avoir prouvé leur innocence » (Exécutoire). Il peut arriver qu'un « haut mur » fasse penser « à une joue/Chaude à cause d'une joie » (Ville). Le poète peut concéder tout un éloge de la clôture :

« Mais c'est bon pour les rocs

D'être seuls et fermés

Sur leur travail de nuit.

Et peut-être qu'ils savent

Vaincre tout seuls leur fièvre

Et résister tout Seuls. » (Terraqué)

Le dehors qui limite et qui, tout autant, semble de la profondeur peut aussi être béni :

« Ils sentent le dehors

Ils savent le dehors.

Peut-être par ois l'auront-ils béni

De les limiter ». (Terraqué)

On peut concevoir donc qu'il y aura des... limites au franchissement des limites - si tant est que celles-ci puissent être franchies -. Le mur ne saurait vraiment être renversé. De l'absence de limites ne résulte que l'indistinction, et le chaos et la peur :

« Le pire c'est peut-être notre peur

D'un monde sans limites autour de nous » (Paroi)

Un monde sans limites est un monde sans profondeur. Aussi s'agira-t-il simplement d'opérer un passage, une ouverture, et l'ouverture et le passage supposent la clôture comme les portes supposent les murs :

« C'est dans les murs

Que sont les portes

Par où l'on peut entrer » (Exécutoire)

C'est pourquoi « l'ouverture du domaine guillevicien ne pose en fait que l'imminence de la clôture, entrebâillement discret et provocateur, où l'autre se fera prendre » (Philippe Legrand, « Autre éventail de M. Guillevic », in Lire Guil­levic, Presses Universitaires de Lyon). Établir des communications, des passages mais en même temps sauvegarder les entours. L'entour doit à la fois protéger et accueillir et, en sauvegardant la singularité, éviter le pire qui serait d'être en dehors de soi :

Mais le pire est toujours

D'être en dehors de soi

Quand la folie

N'est plus lucide.

D'être le souvenir d'un roc et l'étendue

Vers le dehors et vers le vague » (Terraqué)

Il faut ménager un « entrebâillement discret » en effet, pour éviter que l'Autre ne s'échappe, avec tout son sang, de ses limites. Il faut veiller à ce que l'autre tienne, ainsi qu'un roc (le verbe tenir, dans son emploi intransitif, prend très souvent ce sens chez Guillevic : tenir c'est garder son intégrité, épouser ses limites, rester soi-même au dedans) ; tandis qu'on plonge « dans le plomb de sa masse ».

Mais cette position favorable à l'entour, cette position qui préserve finalement l'entour, n'est possible que parce qu'on a quitté la dialectique de la transparence et de l'obstacle et que le sens privilégié du poète n'est plus la vue mais le toucher. Et qu'on ne s'y trompe pas : c'est là une véritable révolution qui redonne à la poésie toute une saveur, une présence, une sensibilité qu'elle avait désertées.

Alors même qu'on accordait au poète un rôle de voyant (Rimbaud...) ou de maître du regard (Rilke) on amenait une opposition entre l'apparence et la réalité. Voir c'était transpercevoir, apercevoir derrière le voile des apparences (qui devenaient trompeuses) la réalité. La limite, le mur, la paroi, la frontière, la forme, enfin ce que nous appelons l'entour, tout cela cachait, occultait ce qu'il fallait voir, tout cela nous coupait de la profondeur, du centre. Chez Guillevic l'entour ne vient pas cacher mais tenir, retenir, préserver. Le jeu se modifie considérablement.

On ne saurait dire que le vœu de voir est absent de l'œuvre : Guillevic tient à maintenir tous les contacts avec le monde :

« Il faudrait voir plus clair

Pour voir tous les objets

Comme entre eux ils se voient » (Exécutoire)

Nous pourrions citer ainsi de nombreux passages qui montrent encore toute l'importance de la vue et du regard dans cette œuvre... Cependant ce sens n'a plus la première place :

« Ce n'est pas visuel pour moi, c'est charnel. Le toucher de cette terre, c'est ma grande école » (Vivre en poésie)

Guillevic ne dit plus tant pour voir que pour toucher :

« Dire n'est ici qu'un moyen

Pour arriver à quelque chose

Qui serait de l'ordre

Plutôt du toucher, d'un autre toucher. " (Etier)

Dans cet univers poétique, dans cette vie en poésie, « Tout se touche et s'affine » (Sphère). Et si « savoir » reste le terme, il n'a plus pour répondant le verbe « voir » mais le verbe « toucher » :

« Quand tu regardes l'arbre et dis le mot : tissu

Tu crois savoir et toucher même. »

C'est que le monde ne répond pas tant au regard qu'aux doigts comme cette nuit voulue dans Exécutoire :

« Mais cette nuit pourtant

N'avait pas notre accord

Celle que nous voulions

Était hier plus épaisse

Et répondait aux doigts. » (Exécutoire)

Et c'est alors les mains, les doigts, les paumes qui sont char­gés d'explorer les choses, de reconnaître les visages et les formes, de fouiller, de grouiller :

« Tes doigts montaient dans les écorces

Tu collais à ta peau

Toute l'argile » (Terraqué)

« On met la main sur les montagnes

Que fait l'écorce »(Exécutoire)

« Et je peux m'asseoir

Pour sentir aux doigts

La teneur du jour » (Exécutoire)

« C'est comme une orange

C'est bon pour la main » (Exécutoire).

« Et je l’y chercherai

De l'ongle et de la paume. » (Exécutoire).

Toucher devient ainsi le devoir même du poète :

« C'est un devoir prescrit

De toucher dans son vol le ventre de l'oiseau » (Exécutoire)

Car toucher nous met en relation intime avec les choses :

« Il osa tutoyer

Pour la première fois

Les choses qu'il touchait

Sur la table et les murs »

quand le désir n'est que de tenir :

« Avec le désir

De pouvoir tenir et porter longtemps

Ce corps doux de plumes

Où silence est fait » (Terraqué)

Il s'agit donc de « serrer », de porter, de « sentir », de « palper », de « pétrir » jusqu'à « ne plus rien savoir /Que la tendresse » (Terraqué). Il s'agit de « caresser », d’épouser les formes d'un corps et « la chair des femmes qu'il fait si bon toucher ». Et c'est la main, cette caresse de la main, qui va convoquer les attributs de l'objet en ce que ceux-ci seront les réponses données au geste du poète :

« Bonnes au toucher »(Chemin)

« Douces au toucher » (Chemin)

« Tu y seras brûlante et douce » (Terraqué)

« Feuilles duveteuses encore

Des avant-bras du lierre

Désireuses d'être dures

A force de toucher » (Terraqué)

« Nous ferons du jour plus tendre » (Terraqué)

Avec le toucher, l'entour, au lieu d'être l'obstacle, devient la chance, la grâce. L'entour, au lieu de nous exclure, nous offre sa douceur et ses formes. L'entour au lieu d'être repoussé ou renversé est choyé. Car si les « murs sont compagnons » c'est « Posés qu'ils sont pour le coude et la paume » (Exécutoire).

Le poète réclame cette présence et ce plaisir : « D'y plonger les mains/Pour le plaisir ». Il réclame cette chaleur du monde et la lui rend. Par la main, par le toucher, il se donne au monde et le monde se donne à lui. C'est ainsi, dans cet échange, que nous pouvons être au monde, appartenir au monde :

« Nous construisons le monde

Qui nous le rendra bien

Car nous sommes au monde

Et le monde est à nous. » (Terraqué).

Il faut même que le poète éprouve une certaine résistance de l'entour. L'entour doit être précis, exact, il doit même opposer une certaine dureté ; il doit bien tenir (toutes ces qualités annoncent les formes pures d'Euclidiennnes... ). A l'inverse les objets mouvants, aux contours vagues ou dif­fus, à la pénétration trop facile, déçoivent Guillevic. C’est le cas pour l'eau :

« L'eau épousait

Mais pas assez » (Exécutoire)

C'est le cas pour la mer :

« Sans corps

Mais épaisse.

Sans ventre,

Mais molle.

Sans peau,

Mais tremblante.

Et flasque. » (Carnac)

C'est le cas pour l'air qui ne peut être tenu :

« Nous, nous ne pouvions pas accepter la gageure

D'enfermer dans nos mains le peu d'air qui passait » (Terraqué).

C'est le cas pour le sable qui glisse entre les doigts et le nuage qui peut faire peur :

« Il aura trop tenu

Dans le fond de sa paume

En face de la mer

Du sable que le vent

Y prenait grain par grain

Celui que tient la peur

De devenir nuage ».

Alors même que pour « liquider la peur » nous n'aurons besoin « que du toucher des peaux ». (Terraqué).

Toute œuvre est en quelque sorte dominée par un geste qui en est comme la marque, l'emblème. Nous pourrions dire que Follain nous montre du doigt les objets, appelant ainsi notre regard, notre attention. Son ami Guillevic, lui, touche, palpe, caresse les objets appelant ainsi notre propre tendresse à l'œuvre. Et ce geste de la main est bien spécifique de la poésie de Guillevic, de son vivre en poésie.

Ce geste, c'est un non-voyant qui nous permet de mieux le lire, de mieux le... voir. La lettre de Gilles Lebreton publiée dans Lire Guillevic est d'une merveilleuse lucidité. Elle éclaire le domaine de Guillevic d'un jour nouveau :

« Je crois que ce qui m'a d'abord impressionné, c'est votre ouverture des sens ; votre faculté à vouloir rendre les sens, autres que le visuel, disponibles à la connaissance... J'ai l'impression que tout ce que « l'œil n'a pas appris à voir, vous inspire pour vos poèmes... C'est la main qui travaille chez vous plus que le regard » (Gilles Lebreton, « D'un non-voyant, lettre au poète », Lire Guillevic). C'est « la main qui travaille » non plus simplement comme « l'ébauche de la main » de Francis Ponge qui se regarde écrire mais comme la main du menuisier de Terre à bonheur, ce menuisier qui caresse la plus belle planche et qui donne juste forme - pour une armoire de chêne ? - La main du menuisier ne reste-t-elle pas le modèle ?

« Il s'est agi depuis toujours

De prendre pied

[...]

De s'en tirer

Mieux que la main du menuisier

Avec le bois » (Terraqué).

Il peut sembler, certes, que la porte reste fermée. C’est que le monde nous échappe sitôt que nous lui demandons trop, il se dérobe devant notre regard. Et les murs renversés n'ont plus rien à nous dire. Le poète qui voudrait connaître le monde passerait à côté de la vie. Il ne serait que dépossédé et exclu. La seule connaissance qu'ilpeut nous apporter c'est, disait Follain, cette « connaissance d'une impossibilité de connaissance » (« Les raisons de vivre du poète »). Il reste la complicité, cet « entrebâillement discret » pour notre plaisir. Il reste le « savoir affectif » (Ferdinand Alquié), le savoir-vivre, et là le monde est sous la caresse de nos doigts. Nous le construisons :

« Nous construirons.

Nous liquiderons la peur

De la nuit

Nous ferons du jour plus tendre.

Et nous n'aurons besoin

Que du toucher des peaux. » (Terraqué)

Nous sommes dans la nuit mais nous pouvons « sculpter la nuit » d'un geste de tendresse. Il faut savoir caresser les limites, les entours et lover sa tête sur un ventre de femme :

« Vivre c'est pour apprendre

A poser sa tête

Sur un ventre de femme. » (Terraqué).

C'est cela vivre en poésie : cette femme qui inscrit notre présence et notre bonheur au monde, cette femme dont la peau multiplie le monde et que Guillevic va retrouver dans les pierres ou sous l'écorce des arbres. Sur la terre à bonheur où les mains tâtonnent même les mots, Guillevic répond présent. Ici, à l'entour, sur le plaisir sensible de la peau.

Toucher une peau de femme jusqu'au bout du monde tendrait-il le chemin perdu ?

Guy ALLIX, revue Sud, Guillevic les chemins du poème,

Publié sous la direction de Serge Gaubert

 

 

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