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Guy Allix, poète
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Portrait parJean-Louis Clarac

 

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Guy Allix par Jean-Louis Clarac

 

Ce texte a été écrit en décembre 2013 pour me présenter lors de mon intervention au théâtre d'Aurillac

 

Guy Allix est un poète de l’urgence. L’urgence de vivre au présent. L’enfance vécue au Nord, « l’horreur irracontable » dit-il, a peut-être contribué à inscrire sa poésie dans le présent. Une poésie jalonnée par le silence, le sang et le temps pour crier l’urgence de vivre : « couler les mots pour dire les mots qui manquent à ton sang » (Solitudes). De livre en livre Guy Allix noue ces termes pour affirmer que poésie et vie sont en osmose. Indissociables. Pour lui poésie et vie sont synonymes.
Du silence il écrit par exemple dans Lèvres de peu : « Le silence goutte à goutte/ Etonne le souffle ». Le temps est celui de la vie, la vie hantée par la mort. Le titre du dernier livre paru chez Rougerie Survivre et mourir donne le ton de sa vision du monde pour le moins mélancolique sinon pessimiste. Comprenons que la vie se confond avec le sang. Au point qu’un glissement de sens conduit le poète à muer le sang en encre dans l’objet poème. Il écrit dans Solitudes « Tu coules tes mots comme ton sang/ Dans l’épreuve intime/ L’éclaboussure des sens ». Ainsi les mots coulent dans les vers du poème comme le sang coule dans les veines du vivant. L’urgence de vivre, Guy Allix la crie dans des poèmes âpres, acerbes, écorchés. « La plaie de l’encre/ Le sang fige le temps sous l’écorce/ S’incruste au cœur des mots ». Car l’écriture est l’effet de son rapport au monde où la douleur éprouvée n’efface pas le désir de vivre.
Depuis la parution de son premier livre en 1974, Guy Allix a bâti un univers dont les repères sont le silence et le cri. Entre l’un et l’autre, de l’un à l’autre, le poète affirme sa volonté de vivre ici et maintenant. L’urgence, le cri, il les exprime dans Le Déraciné : « Tu reprends voix dans la révolte/Tu reprends vie/Tu reprends cri// Le poème t’avoue dans un autre lieu». Cet autre lieu est-il l’amour ? Il esquisse une réponse dans Survivre et mourir : « J’avoue que j’ai aimé et cela même suffit. ». Les deux autres vers du triptyque : « En fin de course, en vain./ Le temps s’épuise. Enfin. » atténuent la force de l’aveu. Mais ailleurs, dans Oser l’amour sa parole n’est pas acerbe : « Tu as osé l’amour / et rien d’autre n’existe / que ce souffle à mi voix ». La suite d’aphorismes Traces du sans-lieu révèle son humilité, exemple la trace 8 : « Je rêvais de grandes envolées lyriques… Mon corps est retombé ». La parole humble serait-elle par la suspension des poèmes le moyen de retarder la chute ?…
Dans un entretien avec la poète Marie-Josée Christien Guy Allix termine par ces propos :« Le poète prend humblement la parole auprès des plus humbles. Humblement et avec la conviction inébranlable de la révolte. Notre place est avec le sang dans la rue (Neruda).
Le poète parle le silence terrible de ceux qu’on humilie. ». Parole de libertaire."

Jean-Louis Clarac

 

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