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Guy Allix, poète
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4 avril 2020

Ce que le virus nous dit

Ce que le virus nous dit...

 

Comme pour la lettre d'Annie Ernaux, je ne résiste pas au plaisir ou plutôt à la nécessité de partager ce lien YouTube qui dit très bien ce que je pense aussi depuis des années et, j'ose même dire, ce que je pensais déjà, plus ou moins confusément, à 20 ans. Nous étions nombreux à l'époque à partager, parfois certes maladroitement, ces valeurs et cette approche du monde, à refuser la surconsommation et à en voir les effets ravageurs sur la planète et la société elle-même. Nous étions nombreux à penser l'être avant l'avoir. Mais nous avons été nombreux aussi à rentrer dans le rang, à nous "intégrer", à ranger nos rêves, comme de vulgaires bibelots, dans un placard . Ce fut hélas aussi mon cas.

Dans les années 80 notamment beaucoup se sont mis à mépriser ceux que l'on a alors appelés les babas-cool. Et on mit au contraire la surconsommation et le profit à la mode. Les héros (ceux qui sont "tout"...) ce furent vite les Tapie et compagnie et on méprisa encore plus "ceux qui ne sont rien", pour reprendre la citation de monsieur le Méprisant de la République. Et la finance internationale en a largement profité, accroissant par ailleurs peu à peu son empire, ou plutôt son emprise, sur les nations et les gouvernements. On avait pu rêver de révolution et on ne voyait là que cette grande Aliénation internationale qui transformait toute démocratie en un jeu de marionnettes ridicules. Il fallait consommer, surconsommer pour se sentir exister sans jamais s'apercevoir que les bibelots, gadgets, meubles, vêtements (ah la dictature du look !) et colifichets que l'on accumulait (avec les crédits !) ne nous rendaient pas heureux - bien au contraire ils faisaient de nous des frustrés toujours en retard d'un nouveau besoin imposé - et que le seul bonheur était dans la relation avec nos semblables et avec la nature qui nous entourait, ce en se libérant de cette terrible aliénation. 

En même temps sont apparus des virus que l'on ne connaisait pas comme le VIH. Et de nombreuses études le montrent : un virus que l'on voit apparaître ne vient pas d'une génération spontanée. Il est en quelque sorte le fruit de notre exploitation du monde et de déséquilibres écologiques (voir l'article "Contre les pandémies, l'écologie" de Sonia Shah dans Le Monde diplomatique de mars 2020). Il est plus que temps, à l'heure de ce qui sera un jour considéré comme la première grande pandémie du XXIe siècle, de s'en apercevoir et d'en tirer les leçons. De voir aussi où sont les priorités en revenant notamment sur l'abandon progressif du secteur de la santé sous la pression financière et ce à "gauche" comme à droite et parfois plus même à "gauche" qu'à droite (on moqua ainsi, et moi-même je l'avoue, Roselyne Bachelot qui voulait constituer "un stock (de masques) de précaution destiné à toutes sortes de pandémies"). Et le nombre de lits d'hôpital n'a ainsi cessé de décroître depuis des dizaines d'années.

Il nous faudra bien penser et constuire un autre monde, plus juste, plus sobre, plus respectueux de la terre, de TOUS les hommes et des animaux eux-mêmes et ce loin des logiques de profits matériels à court terme de ceux qui n'ont pour but que d'exploiter les plus humbles, d'exploiter tous ces "riens" dont on s'aperçoit en ces temps de crise sanitaire qu'ils sont tout. Il nous faudra bien changer de paradigme économique si l'on veut sauver la planète et l'humanité. Il nous faudra changer "la nature de nos rapports avec le monde" comme nous y invitait un poète il y a quelques décennies (Gil Jouanard).

Ce à quoi nous invite justement cette vidéo.

 


   

 

 

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Commentaires
M
Ne pas oublier que c'est la loi Bachelot en 2012 qui a commencé à anéantir le service public de la santé et les hôpitaux.
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