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Guy Allix, poète
Guy Allix, poète
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16 février 2020

Graeme Allwright

Graeme Allwright

Pour mon ami Luis Porquet, parolier de Graeme

 

Il fut l'une des idôles de mes vingt ans, et sans être lui-même vraiment un poète, il fut un de ceux qui m'amenèrent à la poésie avec les Brassens, Brel, Ferré, Moustaki, Le Forestier, Barbara, Sylvestre, Ribeiro etc. Et il portait si bien aussi le grand Léonard Cohen ! Ah Suzannne et l'étranger ! Des poèmes aussi...

Il fut surtout un de ceux aussi qui me firent prendre conscience qu'un autre vie était possible, plus sobre mais plus large et plus vraie et plus libre, loin du conformisme et du formatage, loin des faux bonheurs qui ont tant mis à mal notre planète. Oui, il fut un de mes maîtres de vie et le plus grand regret de ma pauvre vie est de n'avoir pas suivi plus loin cette route que ses chansons exigeaient, de m'être laissé fourvoyer, manipuler, par le mensonge  jusqu'à être enfermé dans ces petites boîtes, dans le matérialisme abject où, avide des choses et des richesses qui n'en sont pas, on finit par oublier l'amitié, on finit par oublier les hommes et les femmes, voire à les considérer eux aussi comme des choses. Il m'avait un peu appris à vivre avec quelques autres et j'avais oublié sa leçon. Je me sens ce soir coupable de cela, de ce si long oubli et cette mort sonne comme un reproche pour qui n'a pas su tenir ses rêves de jeunesse qui devaient tant à Graeme.

Mais chaque Noël, pendant ces années d'aliénation où mes enfants furent mon seul vrai bonheur, je prenais ma guitare pour chanter à mes deux chéris, avant qu'ils s'endorment, ce Petit garçon qui avait remplacé très avantageusement le Petit Papa Noël de Tino Rossi.

Lui, Graeme, il a su tenir, se tenir, toujours, à hauteur de sa parole exigeante, de son idéal d'amour et de liberté, dans cette rigueur et cette honnêteté qui ont fini par l'éloigner, par exemple, des plateaux télé. Il a su se tenir et très tard dans sa vie qui fut bellement sienne, jusqu'à ce rêve d'une belle Marseillaise qui effacerait un chant de haine.

Merci Graeme d'avoir osé ce jour de clarté ! "Un grand merci à toi/ D'avoir été ici, merci beaucoup" (d'après Luis Porquet).

 

Petites boîtes

 

Petites boîtes très étroites
Petites boîtes faites en ticky-tacky
Petites boîtes, petites boîtes
Petites boîtes toutes pareilles.
Y a des rouges, des violettes
Et des vertes très coquettes

Elles sont toutes faites en ticky-tacky

Elles sont toutes toutes pareilles.

Et ces gens-là dans leurs boîtes
Vont tous à l'université
On les met tous dans des boîtes
Petites boîtes toutes pareilles.
Y a des médecins, des dentistes
Des hommes d'affaires et des avocats
Ils sont tous tous faits de ticky-tacky
Ils sont tous tous tous pareils.
Et ils boivent sec des martinis
Jouent au golf toute l'après-midi
Puis ils font des jolis enfants
Qui vont tous tous à l'école.
Ces enfants partent en vacances
Puis s'en vont à l'université
On les met tous dans des boîtes
Et ils sortent tous pareils.
Les garçons font du commerce
Et deviennent pères de famille
Ils bâtissent des nouvelles boîtes
Petites boîtes toutes pareilles.
Puis ils règlent toutes leurs affaires
Et s'en vont dans des cimetières
Dans des boîtes faites en ticky-tacky
Qui sont toutes toutes pareilles.

***

Pour mes deux enfants Esther et Tristan

 

Petit Garçon

Dans son manteau rouge et blanc
Sur un traîneau porté par le vent
Il descendra par la cheminée
Petit garçon, il est l'heure d'aller se coucher

Tes yeux se voilent
Écoute les étoiles
Tout est calme, reposé
Entends-tu les clochettes tintinnabuler

Et demain matin, petit garçon
Tu trouveras dans tes chaussons
Tous les jouets dont tu as rêvé
Petit garçon il est l'heure d'aller se coucher

Tes yeux se voilent
Écoute les étoiles
Tout est calme, reposé
Entends tu les clochettes tintinnabuler

Et demain matin, petit garçon
Tu trouveras dans tes chaussons
Tous les jouets dont tu as rêvé
Petit garçon il est l'heure d'aller se coucher

***

Et cette chanson que des jeunes gens aujourd'hui chantent en ignorant le nom du mec qui l'a créée et en rigolant, incapables de comprendre que c'est d'abord une chanson mélancolique et bien triste.

 

Il faut que je m'en aille

 

Le temps est loin de nos vingt ans

Des coups de poings, des coups de sang
Mais qu'à cela ne tienne, c'est pas fini
On peut chanter quand le verre est bien rempli

[Refrain]

Buvons encore une dernière fois
À l'amitié, l'amour, la joie
On a fêté nos retrouvailles
Ça m'fait d'la peine
Mais il faut que je m'en aille

Et souviens-toi de cet été
La première fois qu'on s'est saoulé
Tu m'as ramené à la maison
En chantant, on marchait à reculons

[Refrain]
Buvons encore une dernière fois
À l'amitié, l'amour, la joie
On a fêté nos retrouvailles
Ça m'fait d'la peine
Mais il faut que je m'en aille

Je suis parti changer l'étoile
Sur un navire, j'ai mis la voile
Pour n'être plus qu'un étranger
Ne sachant plus très bien où il allait

[Refrain]
Buvons encore ( Buvons encore)
Une dernière fois ( Une dernière fois)
À l'amitié, l'amour, la joie
On a fêté nos retrouvailles
Ça m'fait d'la peine
Mais il faut que je m'en aille

J't'ai raconté mon mariage
À la mairie d'un p'tit village
Je rigolais dans mon plastron
Quand le maire essayait d'prononcer mon nom

[Refrain]
Buvons encore ( Buvons encore)
Une dernière fois ( Une dernière fois)
À l'amitié, l'amour, la joie
On a fêté nos retrouvailles
Ça m'fait d'la peine
Mais il faut que je m'en aille

J'n'ai pas écrit toutes ces années
Et toi aussi, t'es mariée
T'as trois enfants à faire manger
Mais j'en ai cinq
Si ça peut te consoler

[Refrain]
Buvons encore ( Buvons encore)
Une dernière fois ( Une dernière fois)
À l'amitié, l'amour, la joie
On a fêté nos retrouvailles
Ça m'fait d'la peine
Mais il faut que je m'en aille

Buvons encore une dernière fois
À l'amitié, l'amour, la joie
On a fêté nos retrouvailles
Ça m'fait d'la peine
Mais il faut que je m'en aille

Buvons encore une dernière fois
À l'amitié, l'amour, la joie
On a fêté nos retrouvailles
Ça m'fait d'la peine
Mais il faut que je m'en aille

Ça m'fait d'la peine
Mais il faut que je m'en aille

 

© Graeme Allwright

 

 

 

***

 

L'étranger

Tous les hommes que tu as connus
Te disaient qu'ils ne voulaient plus
Donner les cartes pris comme dans un piège
C'est dur de retenir la main
D'un homme qui cherche plus loin
Qui veut atteindre le ciel pour se livrer

 

Et qui veut atteindre le ciel pour se livrer

Puis ramassant les cartes
Qui sont restées là sur la table
Tu sais qu'il t'a laissé très peu pas même son rire
Comme tous les joueurs il cherchait
La carte qui est si délirante
Qu'il n'aura plus jamais besoin d'une autre
Qu'il n'aura plus jamais besoin d'une autre
Un jour penchée à ta fenêtre
Il te dira qu'il veut renaître
Au monde que ta tendresse lui cache
Et sortant de son portefeuille
Un vieil horaire de train, il dit:
Je t'avais prévenue je suis étranger
Je t'avais prévenue je suis étranger
Maintenant un autre étranger
Semble vouloir que tu ignores ses rêves
Comme s'ils étaient le fardeau d'quelqu'un d'autre
Tu as vu cet homme déjà
Donner les cartes avec son bras en or
Mais maintenant tu vois sa main est figée
Oui maintenant tu vois sa main est figée
Mais tu n'aimes pas regarder
Un autre homme fatigué
Déposer toutes ses cartes comme une défaite
Tandis qu'il rêve jusqu'au sommeil
Dans l'ombre tu vois comme une fumée
Une route qui monte derrière sa tête
Une route qui monte derrière sa tête
Tu lui dis d'entrer et de s'asseoir
Et en te retournant tu vois
Que la porte de ta chambre reste ouverte
Et quand tu prends sa main, il dit
N'aie pas peur ma tendre amie
Ce n'est plus moi, oh mon amour, l'étranger
Ce n'est plus moi, oh mon amour, l'étranger
J'ai attendu toujours certain
De te revoir entre les trains
Bientôt il va falloir en prendre un autre
Oh je n'ai jamais eu tu sais
Pas le moindre plan secret
Ni personne pour me conduire
Et tu te demandes ce qu'il cherche à dire
Oui tu te demandes ce qu'il veut dire
En bas au bord du fleuve demain
Je t'attendrai si tu veux bien
Là tout près du pont qu'ils construisent
Puis quitte le quai pour un wagon-lit
Tu sais qu'il cherche un autre abri
Qu'il n'avait jamais été un étranger
Qu'il n'avait jamais été un étranger
Et tu dis d'accord, le pont ou bien ailleurs, je viendrai
Puis ramassant les cartes
qui sont restées là sur la table
Tu sais qu'il t'a laissé très peu pas même son rire
Comme tous les joueurs il cherchait
La carte qui est si délirante
Qu'il n'aura plus jamais besoin d'une autre
Qu'il n'aura plus jamais besoin d'une autre
Un jour penchée à ta fenêtre
Il te dira qu'il veut renaître
Au monde que ta tendresse lui cache
Et sortant de son portefeuille
Un vieil horaire de train, il dit:
Je t'avais prévenue je suis étranger
Je t'avais prévenue je suis étranger...

 

D'après Léonard Cohen

***

La chanson de l'adieu
Les lumières s'éteignent
Je reste sur la scène
Un goût de cendre au cœur
Les flots de la musique
Dans ma tête s'agitent
En gerbes de couleurs
Adieu amis, courage
On peut vaincre l'orage
Et terrasser la peur
La forteresse tremble
Et les vents se rassemblent
Sur les derniers rameurs
Sous le poids des souffrances
Se lève l'espérance
Et l'arbre de douceur
Il étendra ses branches
En aquarelle blanche
Avec force et ferveur
En dépit de l'histoire
Il faut de nos mémoires
Effacer le malheur
Joignons nos mains, nos âmes
Brisons toutes nos armes
Oublions les rancœurs
La rive se rapproche
Aux cieux tinte la cloche
Pour tous les voyageurs
Sous le poids des souffrances
Se lève l'espérance
Et l'arbre de douceur
Les lumières s'éteignent
Je reste sur la scène
Un goût de cendre au cœur
Les flots de la musique
Dans ma tête s'agitent
En gerbes de couleurs
Adieu amis, courage
On peut vaincre l'orage
Et terrasser la peur
La forteresse tremble
Et les vents se rassemblent
Sur les derniers rameurs
Sous le poids des souffrances
Se lève l'espérance
Et l'arbre de douceur
Un grand merci à vous
D'avoir été ici, merci beaucoup
© Luis Porquet

***

La Marseillaise

Pour tous les enfants de la terre
Chantons amour et liberté.
Contre toutes les haines et les guerres
L'étendard d'espoir est levé
L'étendard de justice et de paix

Rassemblons nos forces, notre courage
Pour vaincre la misère et la peur
Que règnent au fond de nos coeurs
L'amitié la joie et le partage

{Refrain:}
La flamme qui nous éclaire
Traverse les frontières
Partons, partons, amis, solidaires
Marchons vers la lumière
© Graeme Allwright et Sylvie Dien

 

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